DUO SUD – ACTUALITÉS / CONCERT 22/11/22
Astor Piazzolla n’a jamais joué DU jazz, mais AVEC le jazz, toute sa vie. Ce rapport remonte à son enfance new-yorkaise où il écoutait les orchestres de Duke Ellington, de Benny Goodman, de Cab Calloway. Plus tard, lors de son premier séjour à Paris, il est impressionné par l’octet de Gerry Mulligan, au point de monter son propre octet au retour à Buenos Aires. En 1974, il tourne et enregistre l’album Summit avec Mulligan, en Italie. Dix ans plus tard, il renoue l’expérience à Montreux, cette fois avec le vibraphoniste Gary Burton, et grave la Suite New Tango. Burton reste un grand admirateur et continue à enregistrer la musique de Piazzolla, jusqu’à aujourd’hui. De même que d’autres grands jazzmen, comme Pat Metheny, Michel Portal, Paquito d’Rivera, Al di Meola, Egberto Gismonti, Wallace Roney, …
Depuis ses études adolescentes des œuvres de Sergueï Rachmaninov, Astor Piazzolla s’est toujours orienté vers la musique classique contemporaine. Pour devenir un compositeur à part entière, comme Béla Bartok, Igor Stravinsky, Karl-Heinz Stockhausen ou Pierre Boulez. Si les conseils de Nadia Boulanger, à Paris, l’ont conduit à trouver sa propre identité dans le tango, il n’a pas renoncé à diriger son œuvre vers le classique en signant nombre de compositions avec le bandonéon comme instrument soliste – son d’identité – : différents orchestres internationaux lui passent commandes. Les plus importantes : la « Sonata Para Violoncello » sollicité par Mstislav Rostropovitch, le « Concierto Para Bandonéon », et la suite « Five Tango Sensations » avec le Kronos Quartet.
Le bandonéoniste et compositeur argentin Astor Piazzolla reste le musicien latino-américain le plus important du XXème siècle. Au même titre que le brésilien Heitor Villa-Lobos. Car, il y a le tango avant et après Piazzolla. Plus radical encore, il y a le tango… et Piazzolla. Il fut un véritable créateur, irréductible à un genre spécifique. Il fut un univers musical en soi. Le tango, le classique contemporain et le jazz, convergent dans la constitution de son matériau. Après sa mort, la musique d’Astor Piazzolla reste l’objet de tous les hommages : les plus appuyés, sont ceux de Gidon Kremer et de Gary Burton.
Source: Culture & Musique – RTBF.be